Restructuration du groupe scolaire jean mace

Rue de la Liberté, Villefranche-sur-Saône (69)

Un projet inscrit dans son contexte

Au croisement des rues de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité, le groupe scolaire Jean Macé est situé au coeur d’un quartier résidentiel et pavillonnaire de faible hauteur. Construit dans les années 30 par l’architecte Léon WEBER, l’école n’est plus adaptée aux besoins pédagogiques et fonctionnels de l’équipe enseignante. Il ne répond pas non plus à l’évolution démographique de la ville dans sa capacité d’accueil, notamment avec l’arrivée des futurs habitants dans l’éco-quartier Monplaisir/Quarantaine.

Occupant la quasi totalité de l’ilot sur lequel il se trouve et entouré par des rues sur trois de ses quatre faces, le groupe scolaire bénéficie d’une situation centrale. Par ailleurs, sa composition ordonnée et symétrique ainsi que son large parvis d’entrée affirment son statut institutionnel.

Vétuste et inadaptée à l’usage futur, l’aile centrale sera démolie. Il s’en dégage alors un volume de cour, confortable et adapté au plan de l’école. Il redonne ainsi une lecture complète à l’édifice 1930.

Marquant l’histoire des lieux, les arbres ont été autant que possible conservés. En effet, l’alignement de tilleuls viendra délimiter les deux cours, maternelle et élémentaire. A travers cette préservation des arbres existants, l’objectif est de faire perdurer les usages. Ils serviront encore et toujours de support à la célèbre photo de classe ou encore à la grande kermesse de l’école.

Poursuivre et étendre le dessein initial

L’idée principale d’implantation de l’extension du groupe scolaire réside dans le prolongement de la «ceinture bâtie». En effet, notre proposition inscrit le volume neuf dans la continuité du volume existant, à la fois en plan, en volume mais aussi dans l’usage, générant de cette manière une «intériorité protectrice».

Programmatiquement, la ceinture démarre au sud de la cour par une galerie fermée, couverte et chauffée entre l’aile est et l’aile ouest de l’école existante. Largement vitrée sur la cour, elle amorce le dialogue entre existant et contemporain.

La ceinture se prolonge à l’ouest par le préau, voulu comme un fil rouge entre passé et futur, entre histoire et avenir. Continu entre maternelle et élémentaire, le préau s’adosse d’abord à l’aile ouest du bâtiment existant puis du volume principal de l’extension sur rue. Cette longère sur deux niveaux (RDC et ETAGE), occupée par les salles de classe, le restaurant scolaire et l’administration, prolonge le front bâti de la rue de la Liberté.

Sur sa façade urbaine ouest très exposée au soleil, le volume principal de classes se pare d’une résille verticale protectrice, jouant à la fois le rôle de protection solaire (surchauffe d’été en façade ouest) et de pare-vue depuis la rue. L’effet cinétique* de sa trame verticale continue participe à l’animation de l’espace public.
*Art cinétique : qui fait référence au mouvement où à l’illusion du mouvement pour des objets statiques.

Un patio intérieur vient rompre et séquencer ce volume, offrant à la fois un confort visuel (tableau végétal) pour les pièces mitoyennes (circulation, salle de repas, salle de classe) et une respiration bâtie sur rue.

Le front bâti est également interrompu à la rencontre du neuf et de l’existant. Il identifie de cette manière la nouvelle et unique entrée du groupe scolaire. Le portail situé rue Hoche sera supprimé conformément au programme. Simplement soulignée par un préau, et légèrement en retrait pour dégager un véritable parvis d’école, l’entrée principale semble prendre tout son sens : d’un coté, l’école maternelle, de l’autre, l’école élémentaire. Comme symbolique de ce renouveau, un grand érable rouge y est planté et un local deux roues (trottinettes et vélos) s’y glisse à l’abri des intempéries.

Enfin, au nord de la cour, la galerie, un second volume accueillant le gymnase vient épouser la parcelle et conclure la ceinture du préau. Accessible à la fois depuis le groupe scolaire et à la fois depuis un accès dédié rue de la Liberté, il devient autonome. Visible depuis la cour des élémentaires, il s’expose en fond de scène et délimite l’espace des cours. Ce volume sur deux niveaux (RDC et demi SOUS-SOL), s’exhibe aux vues depuis l’intérieur de l’enceinte de l’école; à celles depuis la cour et à celles depuis la galerie spectateurs.

Un volume intermédiaire, à toiture plate, se glisse entre les deux volumes à 2 pans. Servant à la fois aux flux verticaux (escalier et ascenseur) et aux sanitaires, il s’aligne au préau, marquant l’aboutissement du parcours. Cette véritable colonne vertébrale tantôt intérieure tantôt extérieure, structure les flux et protège les déplacements d’une école à l’autre. Les enfants et les enseignants peuvent ainsi arpenter l’ensemble des espaces à l’abri.

Les différentes cours prennent place au centre du groupe scolaire, l’une en «L» pour la cour élémentaire et l’autre en carré pour la cour maternelle. Séparées par une noue plantée dans l’alignement des tilleuls, elles conservent malgré tout une grande visibilité sur l’ensemble des espaces et des programmes. Le terrain de sport (basket et hand) se positionne symboliquement en lieu et place de l’aile centrale détruite. Malgré les différentes tranches d’âges des écoliers, nous souhaitons rendre ainsi possible les échanges entre les deux écoles qui ne forment qu’un seul et même groupe scolaire.

Pour compléter la contextualisation de notre projet, nous réinterprétons l’alternance de toitures plates et de toitures à deux pans issue de la composition architecturale des bâtiments d’origine. Elle permet de cette manière de mieux s’intégrer tout en préservant l’identité propre au quartier.

Le groupe scolaire prend alors la forme d’un ensemble harmonieux et cohérent, où chacune des entités de cet ERP est identifiable et indépendante.

MAÎTRE D’OUVRAGE : Ville de Villefranche-sur-Saône

ÉQUIPE DE MAÎTRISE D’OEUVRE : Architecte : INSOLITES ARCHITECTURES | Architecte assistant : ARCHI.TIME | Economiste : TECTONIQUES | BET Structure : ARBORESCENCE | BET Fluides thermique : TEM PARTNERS | BET QEB : MILIEU STUDIO

PROGRAMME : Restructuration du Groupe Scolaire Jean Macé avec la construction d’un nouveau bâtiment de 1 200m² comprenant 9 classes supplémentaires, un gymnase scolaire, un restaurant scolaire de 70 places, un bureau de direction, une salle de maîtres et des locaux techniques ET la réhabilitation des bâtiments existants (mise aux normes accessibilité et rénovation énergétique)

SURFACES : 1 550m² SDP et 1 850 m² de cours de récréation

MONTANT DE L’OPÉRATION : 3 350 000 € HT dont 700 000 € HT pour la réhabilitation des bâtiments existants

CALENDRIER : Concours non retenu 2019 | lauréat : Nicolas Toury

MISSION : Aide à la conception en phase CONCOURS

DÉMARCHES ENVIRONNEMENTALES : BEPOS Effinergie 2017 (E3)| Réhabilitation thermique lourde du bâtiment existant | Construction en ossature bois préfabriqué pour les murs, charpentes et planchers intermédiaires (mixte bois-béton) | Isolation en paille pour les mur et la couverture du gymnase | Isolation en ouate de cellulose pour les murs et la couverture du bâtiment des classes | Menuiseries mixte bois aluminium | Façade en tuile de terre cuite | Protection solaire en façade Ouest par des brise-soleil fixes | Sous-face des préaux en lames bois à claire-voie